Partage

Sentinelles971

Le blog d'information des Médecins Généralistes de Guadeloupe

Vous consultez actuellement : Université et CHU

SASPAS: Appel à candidature pour les MSU

Le Décret n°97-495 du 16 mai 1997 relatif au stage pratique des résidents auprès des praticiens généralistes agréés et la circulaire DGS/DES/ 2004 / n° 192 du 26 avril 2004 relative à l’organisation du SASPAS (Stage Autonome en Soins Primaires Ambulatoire Supervisé) ont rendu ce stage de niveau 2, obligatoire lors du 5 ème ou 6 ème semestre du 3ème cycle de Médecine Générale.

Le Département Universitaire de Médecine Générale (DUMG) de la faculté de médecine Antilles est donc à la recherche de nombreux terrains et  Maitres de Stage Universitaire (MSU), pour les 60 étudiants répartis entre la Guadeloupe et la Martinique.

Pour les MSU qui n’ont pas encore leurs agréments SASPAS mais qui ont une expérience en maitrise de stage de niveau 1, le DUMG propose d’organiser une soirée de formation accélérée en attendant la formation du CNGE (Collège National des Généralistes Enseignants), qui est prise en charge.

En pratique, il s’agit d’un stage adapté au projet professionnel de l’étudiant, qui a vocation à finaliser la formation de l’interne en vue du début proche de son exercice professionnel
Objectifs pédagogiques
Permettre aux internes de médecine générale :
– d’être confrontés aux demandes de prise en charge en médecine ambulatoire et aux décisions qu’elles impliquent,
– de se familiariser avec l’analyse des difficultés rencontrées et l’élaboration des solutions qui permettent d’y remédier,
– de prendre en charge des patients dont la situation relève d’un suivi au long cours (affections chroniques, affections évolutives, grossesses, nourrissons…),
– de participer à l’organisation matérielle d’un cabinet et à sa gestion, d’appréhender son contexte administratif et les exigences qui en découlent dans l’exercice quotidien,
– d’établir des contacts avec les confrères et une collaboration avec les autres professionnels de santé, en particulier dans le cadre de réseaux de soins
– de participer à l’organisation d’actions collectives de prévention en médecine scolaire, PMI…

Déroulement du stage.
Le temps du stage (6 mois)  est réparti entre 3 sites de stage
Le stage en cabinet ou en groupe de cabinets constitue la forme préférentielle de ce stage, cependant d’autres lieux de stage en médecine générale peuvent être agréés.
Dans tous les cas, l’interne de médecine générale exerce des fonctions de prévention, de diagnostic et de soins, par délégation sous la responsabilité et la supervision du MSU dont il relève. Dans cet esprit, il doit en particulier participer à des séances quotidiennes ou pluri-hebdomadaires de révision des dossiers.
Après une courte période d’adaptation pour se familiariser au fonctionnement du cabinet, du logiciel et repérer l’équipement du généraliste, l’interne consultera seul. Il peut ou non faire des visites à domicile. La journée doit être la même que celle du généraliste lorsqu’il exerce seul, elle peut être allégée selon le type d’exercice.
Le débriefing doit être quotidien ou au moins hebdomadaire, les règles comme le calendrier sont à fixer entre l’interne, le coordonnateur et les MSU. Il s’agit d’un stage en autonomie supervisée et non d’un remplacement.
L’étudiant consulte en autonomie complète en lieu et place du médecin et est supervisé en permanence de manière directe et indirecte :
– directe : un médecin est disponible sur place ou joignable par téléphone, pouvant ainsi répondre à des problématiques ponctuelles posées au cours des consultations ;
– indirecte :  une relecture de la totalité des dossiers est réalisée quotidiennement par le médecin, permettant à l’interne d’améliorer sa pratique et d’élargir sa réflexion sur la prise en charge des patients. Un staff hebdomadaire pourra être institué : présentation de dossiers, bibliographie. Il a pour rôle d’assurer sa formation : – en définissant son emploi du temps en fonction de son projet professionnel, de ses objectifs de formation, de ses lacunes à combler ; – en assurant la réalisation effective de ses objectifs ou l’émergence de nouvelles interrogations

Situation administrative des internes de médecine générale et des maîtres de stage
-L’interne de médecine générale est tenu de respecter ses obligations statutaires qui comportent notamment : 11 demi-journées d’activité par semaine, dont 2 sont consacrées à la formation universitaire, 9 demi-journées statutaires de formation pratique réparties entre 3 maitres de stage soit 3 demi-journées par MSUavec la réalisation de 6 à 12 actes par demi-journées en moyenne. L’interne continue de percevoir sa rémunération de son centre hospitalier de rattachement L’étudiant ne peut, au cours de son stage, remplacer l’un de ses maîtres.
L’étudiant ne doit pas travailler plus de 2 jours consécutifs chez le même médecin. L’étudiant ne peut participer seul au service de garde libérale en l’absence de définition légale de la garde de médecine générale libérale pour les internes. Un coordonnateur, maître de stage, est attribué à chaque interne
Le maître de stage doit être joignable en permanence. Le temps dégagé pour ce maître de stage si c’est le cas peut être utilisé pour une activité universitaire (enseignement, formation, recherche). Le maître de stage perçoit des honoraires dans des conditions fixées par l’arrêté du 16 mai 1997 relatif à l‘indemnisation des maîtres de stage exerçant leur activité en cabinet libéral conformément aux dispositions du décret no 97-495 du 16 mai 1997 relatif au stage pratique des résidents auprès des praticiens généralistes agréés.

Pour plus de renseignements:
–  Pr. Franciane GANE-TROPLENT 05 90 20 39 37 franciane.troplent@orange.fr

A lire aussi : Guide MSU et Plaquette MSU

Devenir Maître de Stage Universitaire (MSU).

Le recrutement des Maîtres de Stage des Universités (MSU) s’appuie sur des CRITERES DE QUALIFICATION définis dans la charte des MSU:
– Exercer une activité professionnelle principale en soins primaires, et être spécialiste en Médecine Générale
Expérience libérale d’au moins 3 ans pour le stage du 3ème cycle, et au moins un an pour le stage de 2ème cycle.
– Se former à la pédagogie en suivant le cursus de maîtrise de stage, dans le cadre de la formation médicale continue validée par le Collège local des généralistes enseignants et le DMG:
S1 Initiation à la maîtrise de stage
S2 Encadrement des externes en MG
S3 Supervision directe en maîtrise de stage
S4 Supervision indirecte en maîtrise de stage
S5 Formation à l’accueil d’interne en SASPAS 
– Accepter une auto-évaluation et une hétéro-évaluation régulières
– Offrir un environnement favorable à la formation: avec une patientèle suffisante pour faire découvrir à l’étudiant les divers champs de la Médecine Générale, mais pas trop importante pour ne pas nuire à la disponibilité du médecin (entre 2500 et 7000 actes), et des locaux adaptés à l’enseignement (équipement, informatisation, accès internet, possibilités de recherches documentaires, etc).

En pratique: Les critères de recrutement de l’UAG sont moins strictes, et si vous souhaitez devenir MSU, vous pouvez faire acte de candidature et demander l’agrément, en joignant à la fiche de candidature une demande motivée sur une ordonnance avec numéro d’inscription à l’ordre, à envoyer au Coordonnateur du DMG (Pr Jeannie HELENE-PELAGE). Cette demande d’agrément est soumise au Conseil de l’Ordre Départemental qui confirme l’absence d’obstacle à l’exercice de la médecine générale. Les MSU sont agréés par l’Agence Régionale de Santé (ARS) lors de la commission annuelle d’agrément. Comme pour les stages hospitaliers, l’agrément est prononcé pour un an renouvelable une fois ou pour 5 ans.

Vous pourrez ensuite recevoir:
– des externes en 2ème cycle (a priori stage de 6 semaines à temps plein)
– des internes (3ème cycle) en stage ambulatoire de niveau 1 (obligatoire), pendant 2 mois par semestre, pour une mise en autonomisation progressive
– des internes en stage ambulatoire (niveau 2, facultatif) en soins primaires en autonomie supervisée (SASPAS), pour une durée de 6 mois (en bi ou tri-nome avec d’autres MSU)

A titre indicatif, pour l’accueil d’un stagiaire, la rémunération du MSU est de 600 euros par mois (versés par l’UAG).

A lire pour plus d’informations : Guide MSU et Plaquette MSU

CONTACTS:
– Pr HELENE PELAGE (DMG Antilles Guyane)   jeanniepelage@gmail.com
– Mme OPET (scolarité UAG)
   venise.opet@univ-antilles.fr     05 90 48 30 25 

2021 janvier: Revue bibliographique du Dr BOUCAUD MAITRE

Dr Denis BOUCAUD MAITRE : Méthodologiste, et Praticien Hospitalier, à la Direction de la Recherche Clinique et de l’Innovation (DRCI) du CHU de Guadeloupe, partage avec nous sa Revue bibliographique de janvier 2021, toujours interressante!

1. Celui dont on ne doit pas prononcer le nom
Il y a tellement d’articles intéressants sur la COVID en ce moment sur l’épidémiologie, les variants ou les traitements qu’il est difficile d’en sélectionner quelques-uns.

1.a. Le temps long du COVID (Lancet)
Une étude chinoise a étudié le devenir de 1733 patients atteints de la COVID (âge moyen : 57 ans). Six mois plus tard, 76% des patients déclaraient encore au moins un symptôme : fatigue ou faiblesse musculaire (63%), insomnies (26%), chutes de cheveux (22%), douleur thoracique (9%), dépression ou anxiété (23%). Et plus de 50% des patients présentaient des anomalies résiduelles à l’imagerie thoracique.

https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)30566-3/fulltext

1.b. Pays de Galles (British Journal of Dermatology, Chest, EclinicalMedicine)
Au niveau traitement, il est beaucoup question de l’ivermectine sur les réseaux sociaux, qui est normalement efficace contre la gale et la filariose. L’ivermectine aurait une activité antivirale in vitro, particulièrement contre la COVID, en tout cas sur des cellules de rein de singe (ce n’est pas le meilleur modèle soi-dit en passant).
Une étude française observationnelle a notamment été publiée dans le BJD, qui a comparé un EHPAD où le personnel et les personnes âgées ont été traités par de l’ivermectine en mars dernier suite à un cas de gale, versus 45 autres EHPAD appareillés. Jusqu’en mai, seul un cas de COVID a été déclaré dans l’EHPAD sous ivermectine, et aucune hospitalisation ou décès COVID.Dans les autres EHPAD, 22,6% des résidents ont eu le COVID et la mortalité était de 4,9%.
Une autre étude observationnelle américaine retrouvait aussi des résultats intéressants sur la mortalité intra-hospitalière chez les patients traités par ivermectine (OR 0,52, IC95% : 0,29-0,96).
Ces résultats sont à prendre avec précaution, hydroxychloroquine oblige, puisqu’une étude randomisée en double-aveugle, de faible effectif certes (24 patients) mais méthodologiquement solide, n’a retrouvé aucune différence sur la charge virale à 7 jours de patients COVID entre l’ivermectine et le placebo.

https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0012369220348984?via%3Dihub

https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/bjd.19821

https://www.thelancet.com/journals/eclinm/article/PIIS2589-5370(20)30464-8/fulltext

1.c. Bonheur enfantin, trop vite oublié (Eurosurveillance, Nature)
Contrairement aux anglais qui ont fermé leurs écoles peut-être jusqu’à Pâques, les autorités françaises n’envisagent la fermeture des écoles qu’en dernier recours. Une étude norvégienne menée sur la période août-novembre 2020 dans les villes d’Oslo et de Vicken a analysé les résultats du contact tracing (avec test COVID systématique) lorsqu’un cas de COVID était déclaré chez un enfant. La transmission enfant-enfant n’était que de 0,9%, et la transmission enfant-adulte de 1,7%.
Néanmoins, la situation serait moins claire avec le variant anglais qui se transmettrait peut-être autant chez les enfants que chez les adultes (cf article Nature).

https://www.eurosurveillance.org/content/10.2807/1560-7917.ES.2020.26.1.2002011

https://www.nature.com/articles/d41586-021-00139-3

2. Vivre après 40 ans de diabète (Diabetic medicine)
Un peu d’optimisme avec une belle étude française sur la qualité de vie des patients atteints de diabète de type 1 depuis plus de 40 ans.
Au total, 808 diabétiques de type 1, diagnostiqués depuis 49 ans en moyenne, ont été interrogés. Les hommes avaient en moyenne 1,8 enfants, les femmes 1,4 enfants. Plus de la moitié travaillait ou ont travaillé, 38% avaient eu un diplôme universitaire.
Les diabétiques avaient aussi une vie sociale bien remplie (plus que la mienne actuellement), puisque lorsque l’étude a été réalisée, ils sortaient pour 59%, mangeaient au restaurant pour 82%, faisaient du sport pour 38% et voyageaient pour 66%.
A diffuser à ceux qui doivent annoncer le difficile diagnostic de diabète d’enfants et adolescents.

https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/dme.14460

3. Les promesses de l’ombre (Lancet)
Le Lancet a publié le cas clinique d’empoisonnement au Novitchok de l’opposant russe Alexeï Navalny. Le Novitchok est un neurotoxique organophosphoré très puissant, qui se fixe aux cholinestérases. L’accumulation d’acétylcholine provoque une réponse exagérée des récepteurs cholinergiques avec syndromes muscarinique (bradycardie, hypotension, hypercrinie, diarrhée, vomissement, bronchoconstriction, myosis), nicotinique (fasciculation, paralysie musculaire) et central (trouble de la vigilance, convulsion, coma). L’antidote est l’atropine, plus éventuellement la pralidoxime.
Ce qui est assez curieux dans le cas de l’opposant russe, c’est qu’il ait survécu au poison malgré une administration tardive d’atropine. Le Novitchok est pourtant le neurotoxique réputé le plus puissant, qui serait 5 à 10 fois plus toxique que l’agent VX (une version plus moderne du sarin inventé par les services secrets de sa Majesté), capable de tuer rapidement un bonhomme par simple contact cutané. Soit la dose utilisée était donc trop faible, soit le Novitchok ne serait pas aussi létal que ça. C’est la raison pour laquelle le kamarade Poutine considère qu’il n’a pas pu être empoisonné par ses services spéciaux : « Si on l’avait voulu, l’affaire aurait été menée à son terme. ». Da.
Pourquoi parler du Novitchok ? Parce qu’il circulerait encore en Guadeloupe des boites d’aldicarbe, un rodonticide utilisé dans les cultures bananières, interdit depuis 2004, sous le nom de TEMIK ou de TRES PASITOS (importé de République Dominicaine). Il y a de moins en moins de cas mais cela peut encore arriver qu’il y ait des intoxications sévères volontaires ou involontaires (environ 5 cas par an en Guadeloupe jusqu’en 2016), voir des homicides. Il s’agit d’un carbamate qui inhibe aussi les cholinestérases, comme les organophosphorés. L’intoxication par carbamates se présente le plus souvent sous une forme muscarinique pure, le syndrome nicotinique est plus rare qu’avec les organophosphorés. L’antidote est donc aussi l’atropine, alors que la pralidoxime n’est pas utile : l’inhibition enzymatique des cholinestérases par les carbamates est réversible spontanément en quelques heures.

https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)32644-1/fulltext

4. Dis-nous quel âge… as-tu… (BMJ)
Dans le BMJ de Noël, une étude américaine a voulu savoir si les patients nécessitant une intervention chirurgicale avaient une mortalité supérieure lorsque le chirurgien opérait le jour de son anniversaire, comparativement aux autres jours de l’année. Effectivement, la mortalité à 30 jours était supérieure (6,9% versus 5,6%, p=0,03) si le chirurgien souffle ses bougies le jour de l’opération… Aujourd’hui j’ai…

https://www.bmj.com/content/371/bmj.m4381

5. Digression personnelle (BMJ, European Journal of Clinical Pharmacology)
Le BMJ a sorti une étude de Harvard qui montre que sur la période 2006-2016, les médicaments autorisés plus rapidement (via des procédures accélérées) par la FDA et l’EMA (European Medicine Agency) ont finalement rarement eu une plus-value scientifique par la suite.
L’article est intéressant, sauf que deux chercheurs avaient sorti exactement le même article 3 ans plus tôt. Même titre, même objectif, même méthode, mêmes données…. Il y a bien sûr quelques ajouts, mais les résultats sont parfaitement superposables (cf sensibilité et spécificité). Il y a aussi plein de statistiques pour faire sérieux, mais elles n’ont épistémologiquement aucun sens, puisque le hasard n’a pas grand-chose à voir avec des décisions politiques d’accélérer des procédures d’autorisation. De l’art du petit p donc…
Le recopiage est tellement grossier que les américains se sont bien gardés de citer l’article précédent et de comparer leurs résultats, ce qui correspond pourtant aux règles élémentaires de publication scientifique. Alors, plagiat ou “scientific misconduct”? La définition du plagiat est la suivante : “Taking over the ideas, methods, or written words of another, without acknowledgment and with the intention that they be taken as the work of the deceiver. » American Association of University Professors (September/October,1989)»… Cela y ressemble étrangement, puisqu’il n’y a pas un seul autre article sur ce sujet dans Pubmed.
Dans le fond, tout ceci n’est pas bien grave, tous les scientifiques copient, il suffit de corriger une thèse d’interne en médecine. Néanmoins, il y a «copier» et «copier»… comme il y a le bon et le mauvais chasseur. Et dans le cas présent, celui qui s’est bien fait avoir par les Américains, bah c’est moi.
L’histoire aurait pu s’arrêter là, sauf que j’ai écrit au BMJ pour leur faire part de mes doléances. Les anglais étant des gentlemans (bien qu’il faut jamais leur faire confiance), ils ont demandé aux américains de réécrire leur article en citant mon travail et en expliquant en quoi leurs résultats apportent une plus-value scientifique, ce qu’ils vont avoir bien du mal à faire. J’attends donc l’article corrigé…
CHUG 1 Harvard 0.

https://link.springer.com/article/10.1007/s00228-016-2104-3

https://www.bmj.com/content/371/bmj.m3434

2020 Décembre: Revue bibliographique du Dr BOUCAUD MAITRE

Dr Denis BOUCAUD MAITRE : Méthodologiste, et Praticien Hospitalier, à la Direction de la Recherche Clinique et de l’Innovation (DRCI) du CHU de Guadeloupe, partage avec nous sa sélection pour la Revue bibliographique de décembre 2020.

1. Vaccin (Lancet, NEJM, FDA)
Dans le lien suivant, une présentation de la FDA sur la situation épidémiologique désastreuse aux Etats-Unis de la COVID arrêtée au 8 décembre:

https://www.fda.gov/media/144330/download

 

Depuis, les Etats-Unis ont dépassé les 300.000 morts et la France va atteindre les 60.000 morts…. en l’espace de 9 mois. On peut continuer à compter les morts, ou regarder attentivement les résultats des essais sur les vaccins.
Le Lancet a publié ceux du vaccin d’Astrazeneca (insertion d’une partie des séquences génétiques de la protéine spike du coronavirus à un adénovirus).

https://marlin-prod.literatumonline.com/pb-assets/Lancet/pdfs/S0140673620326611.pdf

Le NEJM vient de publier ceux concernant le vaccin ARNm, de Pfizer qui semble bien plus efficace et sera probablement le premier autorisé en France.

https://www.nejm.org/doi/pdf/10.1056/NEJMoa2034577?articleTools=true

Plus intéressant, la FDA a publié son rapport d’évaluation sur le vaccin Pfizer, au cours d’un comité consultatif d’experts:

https://www.fda.gov/media/144245/download (doc complet)

https://www.fda.gov/media/144337/download (ppt pour ceux qui n’ont pas le temps)

Ainsi que celui sur le vaccin Moderna :

https://www.fda.gov/media/144434/download

Pour les internes qui nous lisent et les non-initiés:
Ce qu’il faut lire dans les rapports de la FDA ou prochainement de l’EMA (l’Agence Européenne du Médicament), c’est la partie sur la balance Bénéfice/Risque. C’est en fait la balance entre les certitudes et les incertitudes que l’on a sur l’efficacité et la sécurité du vaccin. Les certitudes proviennent des résultats des essais, en l’occurrence  une efficacité à 95% pour les 2 vaccins à 2 mois sur les cas de COVID symptomatiques, à priori similaire dans l’ensemble des sous-groupes étudiés (celui de Moderna aurait une efficacité un peu moins élevée chez les + de 65 ans, 86%), ainsi que sur les cas de COVID sévères (30 cas sévères versus 0 pour le vaccin Moderna), et des effets secondaires à priori minimes (cas de lymphadénopathies, rares cas de paralysie de Bell), à moins d’une petite cachoterie nichée dans les annexes des essais cliniques.
Ces certitudes doivent être mettre en perspective avec les incertitudes : durée d’immunité (niveau d’IgG protecteur ?), efficacité sur la mortalité ou les hospitalisations, efficacité sur la contagiosité du virus (pas de sérologie faite dans l’essai) malgré la vaccination, efficacité chez les personnes antérieurement infectées, efficacité chez les personnes très âgées, notamment en EHPAD qui seront pourtant les premières à être vaccinés ; effets indésirables rares non détectables à l’échelle des essais, potentiellement neurologiques, inflammatoires, voir des réactions auto-immunes ou anaphylactiques…. Et oui, comme disent les anglais, « we don’t know what we don’t know » (nous ignorons ce que nous ignorons).
Et c’est le niveau d’incertitude, s’il est jugé acceptable par rapport aux certitudes, qui déterminera l’autorisation de mise sur le marché. Si l’octroi de l’AMM ne fait aucun doute vu la situation sanitaire, l’indication retenue et les populations-cibles à prioriser feront l’objet de débats passionnés, bien qu’apparemment  tout est déjà calé par l’exécutif. Réponse européenne le 21 décembre.
D’ici là, nous verrons comment cela se passe la vaccination chez nos amis anglais, américains ou canadiens. Quoiqu’il en soit (ou qu’il en coûte, c’est selon) tout cela nécessitera beaucoup de pédagogie et de transparence de la part des autorités (nationales et régionales) si les AMM sont accordées et que la vaccination se veut massive en France et Outre-mer.

2. Masques (Annals of Internal Medicine, BMJ)
Etrange polémique à propos d’une étude danoise sur les masques, DANMASK-19, qui a inclus 3030 personnes en avril et mai dernier randomisés entre fourniture de masque et recommandations précises d’utilisation versus un groupe contrôle (à l’époque le masque n’était pas la norme). Il y a eu 42 cas de COVID dans le groupe masque contre 53 (OR : 0.82 ; IC95% : 0.54 to 1.23; p = 0.33) et les auteurs concluent que le masque ne réduit pas la transmission du virus.
Les auteurs se sont plaint que les grandes revues ont refusé de publier leur travail mais ont communiqué leurs résultats via les réseaux sociaux avant relecture par les pairs. Un commentaire du BMJ souligne fort justement que l’étude ne permet pas de conclure, et si vous lisez la partie statistique (pour une fois) de l’article, vous verrez qu’il était nécessaire de recruter 6000 personnes pour mettre en évidence une réduction de moitié du taux d’infection (ce qu’on appelle la puissance d’une étude). On est loin du compte, mais bien entendu, les antimasques se servent de l’article comme un étendard alors qu’il ne démontre rien.

https://www.acpjournals.org/doi/full/10.7326/M20-6817

https://www.bmj.com/content/371/bmj.m4586

3. Raoultlexii megalomanis sp (NEJM, Medrxiv)
Pas une semaine ne se passe sans qu’une étude négative sur l’hydroxychloroquine ou l’azythromycine ne soit publiée, en prévention ou en curatif … Nouvelle étude dans le NEJM, étude HYCOVID du CHU d’Angers en préprint, bras azythromycine de l’essai RECOVERY… Et toujours aucun mea-culpa du Pr Raoult et de ses acolytes Perronne et Fouché… Dommage, on peut apprécier le personnage, qui en devient inaudible sur d’autres sujets, et cela vient ternir une carrière scientifique et universitaire exceptionnelle par ailleurs. Avec, pour les internes qui ne le savent pas, des découvertes majeures sur les virus géant… et des bactéries à son nom (Raoultella planticola et Rickettsia raoultii).

https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa2021801

https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.10.19.20214940v1.full.pdf

https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.12.10.20245944v1.full.pdf

4. Pendant ce temps-là… (NEJM)
Le NEJM continue de soutenir mordicus le remdesevir (cf édito), malgré l’essai SOLIDARITY, avec pour argument que le médicament serait en fait efficace mais seulement à certains stades de l’infection… on connait la chanson… A lire donc.

https://www.nejm.org/doi/pdf/10.1056/NEJMoa2023184?articleTools=true

https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMe2034294

5. Insuline à longue durée d’action (NEJM)
En diabétologie, une étude randomisée en double-aveugle a comparé une insuline hebdomadaire dénommée icodec à l’insuline glargine chez 247 patients DT2 indemnes de traitement insulinique. La baisse d’HbA1c était de 1,33% sous icodec versus 1,15% sous glargine (HbA1c initiale à 8%), soit une différence de 0,18% non significative (IC95% : -0,38 – 0,02, p=0,08). Aucune différence sur l’incidence des hypoglycémies ou autres événements indésirables. La glargine quotidienne a donc du souci à se faire.

https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa2022474

6. Hydroxychloroquine et lupus (JAAD)
Une étude épidémiologique danoise (n=4587) suggère que la prescription d’hydroxychloroquine serait associée à une diminution du risque de MACE (Infarctus du myocarde, AVC et mortalité CV) de 35% (IC95% : 0.46–0.90) dans le lupus systémique. Pas si « cardiotoxique » que ça l’HCQ.

https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0190962220331637

7. Fascinant bypass (Plos Medicine, Clinical Imaging, JAMA)
En obésité, une méta-analyse du mois a poolé les résultats d’études de chirurgie bariatrique de 1.539.904 patients, dont 269.718 avaient bénéficié de la chirurgie. Ces patients ont eu une réduction :
– de 38% (IC95% : 0,55-0,69) sur la mortalité totale,
– de 50% (IC95% : 0,35-0,71) sur la mortalité CV,
– de 61% (IC95% : 0,35-0,71) sur la survenue d’un DT2 (IC95% : 0,18-0,83),
– de 64% (IC95% : 0,32-0,40) sur l’HTA.
En complément, un autre article qui est censé sortir en avril 2021 vous expliquera tout sur les techniques de “laparoscopic Roux-en-Y gastric bypass », « sleeve gastrectomy », and « laparoscopic adjustable gastric banding », ainsi que les risques de complications associées, dont on parle moins. C’est fascinant ce que l’on arrive à faire en chirurgie bariatrique et les images sont très jolies. Et le gastric bypass serait tellement ingénieux, selon l’aphorisme de mon Maitre spirituel JJA, « qu’il permettra bientôt de relier directement l’œsophage au trou du cul ». Perte de poids garantie.
Enfin, pour les patients qui ne pourraient bénéficier de la chirurgie bariatrique, il existe un nouveau système aux Etats-Unis de ballon gastrique par voie endoscopique (jusqu’à 3 ballons dans l’estomac pour les plus gourmets), mais l’article du JAMA montre bien que ce n’est pas aussi efficace que le bypass.

https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0899707120304514?via%3Dihub

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7386646/

https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2773551

 

Cs Dermato-pédiatrique

Ouverture d’une consultation de dermatologie pédiatrique au CHUG avec le Dr Legal
le mercredi de 14h à 16h à Ricou, au bâtiment N, situé au niveau de la nouvelle plateforme de médecine ambulatoire (ancien SSR en face de la Chapelle)
Les patients doivent néanmoins s’enregistrer au bâtiment habituel de la Dermatologie (Bâtiment A) qui est sur leur chemin vers le bâtiment N
les demandes peuvent être adressées
– par mail directement au Dr Legal :koupaia.legal@chu-guadeloupe.fr
par téléphone au 0590 89 1010 poste  3530
– par fax au 0590 89 16 15

EXERCER: La revue des Généralistes Enseignants.

EXERCER est la revue francophone de médecine générale à destination des professionnels de la santé et des étudiants.
Créée en 1989
 par l’Institut Français pour l’Etude et le Développement de la Médecine Générale (IFED-MG), cette publication était à ses débuts un moyen « d’affirmer leur spécificité pour des généralistes qui aspirent à la légitime reconnaissance de la qualité de leur exercice ». La revue, vitrine des réflexions sur la pratique, l’étude et la recherche en médecine générale, était le vecteur de diffusion des multiples expressions de la discipline.
En 2001, l’IFED MG a passé le flambeau au Collège National des Généralistes Enseignants (CNGE).

exercerEn 2008, le numéro 80 a inauguré une nouvelle dynamique avec une nouvelle démarche éditoriale scientifique, construite, progressive et réaliste. Le nouvel exercer est un bimestriel.
La nouvelle maquette d’exercer associe lisibilité et esthétique.
Les codes couleurs permettent d’identifier facilement la nature des articles : rouge pour la Recherche, bleu pour l’Enseignement, vert pour les articles didactiques concernant les Soins et orange pour la Formation et la partie Magazine.

Début 2010, le site de la revue Exercer est créé. Les internautes, abonnés, membres du CNGE ou visiteurs, peuvent y découvrir les contenus publiés récemment et accéder à ses archives.