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Sentinelles971

Le blog d'information des Médecins Généralistes de Guadeloupe

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Pénurie de vaccins hépatite B pour les adultes.

Je vous renvoie à l’article du site VIDAL, qui détaille les conditions de délivrance  uniquement à la pharmacie de l’hôpital (CHUPPA et CHBT), et pour seulement les patients ambulatoires appartenant aux populations à vacciner contre l’hépatite B en priorité, conformément à l’avis du HCSP du 14 février 2017.

  • Personnes soumises à l’obligation vaccinale dans le cadre de leur activité professionnelle : professionnels de santé ou étudiants, militaires à l’incorporation
  • Personnes non soumises à l’obligation vaccinale mais exerçant une activité rémunérée ou bénévole les exposant au risque de contamination ;
  • Personnes à risque en dehors du cadre professionnel : nouveau-nés de mère porteuse de l’antigène HBs*, personnes ayant un comportement sexuel à risque, personnes en dialyse ou ayant une insuffisance rénale chronique, candidats à une greffe, détenus.

NB: les vaccins pour enfants restent eux disponibles en pharmacie de ville.

Anguillulose aux Antilles.

Peut être aviez vous participé au receuil de données pour la thèse du Dr Emmanuel LARSABAL, sur l’anguillulose aux Antilles… ce qui me permet de partager avec vous les résultats et les recommandations qui en découlent pour notre pratique.
angui 1angui 2Pour rappel l’ivermectine doit être prise à jeun (et le rester pendant les 2 heures qui suivent) et la posologie est fonction du poids du patient.

Choléra: recrudescence en Haiti, en 2015.

Le point épidémiologique , choléra, avril 2015 de l’Organisation Mondiale pour la Santé montre en Haïti, en 2015, une situation proche de celle de 2012 et 2013, alors qu’il y avait eu en 2014 une nette amélioration.
Sur les 11 premières semaines de 2015, ils ont recensés 10 328 cas, 8124 hospitalisations et 106 décès.
cholera
POUR RAPPEL:
• la définition de cas:alerte cjholera
• le point sur les connaissances de l’INVS
La durée d’incubation est courte, de quelques heures à cinq jours.
La plupart des sujets contaminés par V. cholerae présentent peu ou pas de symptômes, bien qu’on puisse retrouver le bacille dans leurs selles pendant une à deux semaines. En cas de maladie, 80 à 90 % des épisodes sont bénins ou modérément sévères et il est alors difficile de les distinguer cliniquement d’autres types de diarrhées aiguës.
Moins de 20 % des malades développent un tableau de choléra typique avec des signes de déshydratation modérée à sévère : il y a alors de violentes diarrhées et des vomissements, en « eau de riz », sans fièvre.

• La conduite à tenir devant un cas évocateur:CAT cholera• La stratégie de prise en charge_Gpe_2015

Grippe 2015… encore des incohérences!

Copie -coller de l’article de la lettre d’information du SNJMG du 30/01/15 à propos de la grippe et qui résume très bien la situation:
Toujours dans la catégorie «gags officiels », la Direction Générale de la Santé (DGS) vient de s’illustrer avec un message urgent à destinations des médecins à l’occasion du début de l’épidémie de grippe. Dans ce message, la DGS préconise l’utilisation précoce de Tamiflu° sans donner la moindre référence scientifique pour étayer son propos… Mais il n’y a pas que la DGS à faire du n’importe quoi ! Dans un article du Monde hier, Isabelle Bonmarin, chargée de la surveillance de la grippe à l’Institut national de veille sanitaire (InVS), invite la population à vite se faire vacciner alors que l’épidémie a déjà commencé, que le délai d’immunisation suite au vaccin est de deux semaines et que le vaccin 2014-2015 ne prend en compte le type AH3N2 présent dans 62% des cas de grippes en France
On se croirait un peu revenu en 2009 en plein festival d’incongruités sur la grippe H1N1… à moins qu’on n’en soit jamais sortis…
Pour en savoir plus : Dossier du Formindep sur le Tamiflu°

Connaissez-vous le pou d’agouti?

Le pou d’agouti est le nom vernaculaire guyanais d’un acarien (Trombicula canis), de la famille des Trombiculidae et proche des aoûtats.

pou agouti

Les larves de ce petit acarien de couleur rouge mesure environ 0,2 mm et à un comportement de piqueur-suceur.
Accrochées à l’extrémité des feuillages, elles se laissent emporter par un hôte de passage, auquel elles se fixent et dont elles se nourrisent , durant 2 à 10 jours, le temps que le parasite se détache par lui-même pour finir son cycle de vie dans le sol.
Elles apparaissent comme de petits points rouge vif au milieu d’une lésion maculo-papuleuse très prurigineuse, aux zones de friction vestimentaire, en particulier aux endroits où les vêtements sont serrés (sous-vêtements, ceintures, chaussettes…) et dans les plis où la peau est plus fine (aisselles, coudes, genoux…)
Le prurit intense peut être insomniant, et persister plusieurs jours après la disparition du parasite.

– En préventif: en Guyane, on utilise l’huile de touloucouna ou carapa (à ne pas confondre avec carapate).
– En traitement: on utilisait l’Ascabiol® (quand il était encore sur le marché…) et maintenant le Sprégal®, qui à l’avantage de se pulvériser sur les piqures (Attention: chez les jeunes enfants et en cas d’asthme)
PS: En Guyane, certains utilisent le Baygon® (que je ne recommanderais pas… ) qui parait-il stoppe instannément le prurit (en tuant la larve?)
– En symptomatique: les anti-histaminiques et les dermo-corticoides peuvent être proposés avec une action modérée semble-t-il.

Ma petite expérience personnelle:
A plusieurs reprise, 24 à 48h après des randonnées avec bain en rivière en Basse-Terre, apparition au niveau des élastiques du maillot de bain, mais aussi du dos de papules prurigineuses +++ (prurit intermitent aggravé par le grattage).
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Avec Ascabiol® ou Sprégal®, le prurit disparait en 3-4 jours, et les papules en 8-10 jours.
Pensez-y en cas d’éruption prurigineuse après une sortie en rivière.

Sources:
Mémoire du Dr C.COQUET pour l’obtention de la capacité en médecine tropicale, Montpellier 2004
CHIPPAUX et collaborateurs. Facteurs biotiques intervenants dans la santé en Guyane. Liste des agents pathogènes, des vecteurs, des animaux réservoirs et sources de nuisances. Rapport synthétique. ORSTOM. Documents internes.1982. p 36 – 38

Les centres d’examen de santé, en Guadeloupe.

centre examenL’Association Guadeloupéenne de Gestion et de Réalisation des Examens de Santé et de la Promotion de la Santé , ou AGREXAM  a signé en 2009, une convention avec la CGSS pour prendre en charge la gestion de la réalisation des examens de santé prévus aux articles L221-1(3°), L321-3 et R321-5 du Code de la Sécurité sociale.
Cette activité était antérieurement réalisée (jusqu’à mars 2008), par le Centre Sainte-Geneviève (Association APES).

EN GUADELOUPE, 5 Centres d’Examen de Santé (CES) effectuent les examens périodiques proposés par la législation sociale aux assurés:
– LE MOULE : Maison médicale de garde, Centre médical, ZAC de Damencourt
ABYMES : Morne Caruel, Route de l’Hôtel des Impôts
– SAINTE ROSE : Maison médicale de garde, Cité des fonctionnaires
– BASSE TERRE : Maison médicale de garde, Avenue Gaston Feuillard
– MARIE-GALANTE : Centre Hospitalier Sainte Marie, Grand Bourg

ces 2012

En 2012, l’activité sur les 4 sites de Guadeloupe continentale, a été la suivante, soit un total 6531 examens de santé réalisés.

A NOTER:
– les CES de Sainte-Rose fait partie des centres de vaccination accrédités.
– les locaux sur les sites des maisons médicales de garde, sont communs avec l’ADGUPS (Association Départementale de Garde d’Urgence et de Promotion de la Santé).
– le personnel est composé dans chaque antenne, d’un médecin, une secrétaire d’accueil  et une infirmière (sauf aux Abymes où le personnel est doublé).

Pourquoi ces examens ?
Ces examens, situés dans le champ de la prévention, à l’exclusion de tout acte de soins, ont été voulus par le législateur pour que tous les assurés sociaux et leurs ayants droits (enfants à compter de l’âge de 5 ans), et surtout les personnes inactives de plus de 16 ans, les demandeurs d’emplois, les personnes bénéficiaires de la CMU, les personnes pré ou retraités, puissent accéder régulièrement à un examen de dépistage et des conseils de prévention.

Ils constituent en outre, la base d’un observatoire permanent de l’état de santé de la population Guadeloupéenne dans une cohorte constante, permettant de préconiser des orientations de prise en charge et d’actions de prévention. Il reste disponible sous réserve d’anonymisation pour des études épidémiologiques, déclarées et autorisées auprès de la CNIL.

Pour qui?
Ces examens sont destinés à tous les assurés du régime général et du régime agricole de plus de 5 ans, et en théorie, en priorité aux assurés sociaux en situation de précarité, ou qui se trouvent hors du système de soins.

Quand ?
– Tous les 5 ans pour l’ensemble des assurés sociaux.
– Annuellement pour les populations en situation de précarité: bénéficiaires de la CMU (de base et complémentaire), chômeurs, étudiants, et personnes exposées à des risques sanitaires.

Comment ?
La CGSS adresse à ces populations une invitation à bénéficier de l’examen de santé. Les assurés sociaux peuvent également solliciter  directement un examen en appelant le 0590 90 49 96. Les médecins peuvent faire une demande ciblée auprès de l’AGREXAM selon leurs besoins et objectifs de soins.
examen sante

L’examen clinique est réalisé par le médecin du centre, et complèté par un bilan sanguin et urinaire standards, un ECG, des tests auditifs et visuels, et en théorie un bilan dentaire.

A l’issue de l’examen de santé, les résultats sont remis au patient, ainsi qu’une synthèse destinée au médecin traitant qui peut effectuer une Suite d’Examen de Santé (SES). Cette consultation est prise en charge à 100% par la CGGS (sans avance de frais pour le patient), sur la base de 1.5C (37.95€). Les honoraires de cet acte peuvent soit être saisis par voie électronique et réglés au médecin soit versés après renvoi du coupon réponse.

Il est par ailleurs demandé au médecin de renvoyer les informations sur le suivi médical réalisé lors de cette consultation, permettant l’évaluation des actions de dépistage ou de promotion de la santé mises en œuvre par les CES.

Combien ça coute? en moyen 225€, d’après ameli Cote d’Or, sinon à lire: le ‎ ‏rapport de la cour des comptes

Article co-écrit avec le Dr Maurice MEISSONNIER, Directeur Médical de l’association AGREXAM.