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Sentinelles971

Le blog d'information des Médecins Généralistes de Guadeloupe

Le réseau des médecins sentinelles de Guadeloupe.

La Plateforme de Veille et d’Urgences Sanitaires (PVUS) de Guadeloupe vous présente le réseau de médecins sentinelles de Guadeloupe, bilan 2011-2012, InVS, premier réseau sentinelle de France, créé en 1983 (avant la Martinique en 1986, et la Métropole à partir de 2004).

RÉPARTITION et REPRÉSENTATIVITÉ:
Initialement constitué de 18 médecins, le réseau s’est développé, et il compte en 2012, 46 médecins sentinelles pour la Guadeloupe et ses dépendances (21 en Grande-Terre, 19 en Basse-Terre, 3 à Marie Galante, 2 aux Saintes et 1 à La Désirade).

Les médecins du réseau représentent 15,6 % de l’ensemble des médecins répartis de façon homogène sur le territoire (13 % en Grande-Terre, 17 % en Basse-Terre, 38% à Marie-Galante, 75% aux Saintes, et 100 % à La Désirade) et sont considérés comme représentatif de l’activité médicale de ville, ce qui permet des estimations pour l’ensemble de la population guadeloupéenne

DÉFINITION ET RÔLES DU MÉDECIN SENTINELLE:
Un médecin sentinelle est un médecin généraliste volontaire dont les 2 rôles principaux sont:
DECLARER des données hebdomadaires de surveillance portant sur:
• Les syndromes dengue-like : température ≥38° avec un début brutal, évoluant depuis moins de 7 jours, sans point d’appel infectieux et avec au moins un des signes suivants: céphalées, douleurs rétro orbitaires, myalgies, arthralgies.
• Les syndromes grippaux : fièvre > 39°C d’apparition brutale accompagnée de myalgies et de signes respiratoires.
• Les infections respiratoires (autres que la grippe),
• Les bronchiolites: Dyspnée expiratoire avec signes obstructifs et difficulté à expectorer dans un contexte infectieux chez des enfants de 0 à 2 ans
• Les conjonctivites: Inflammation oculaire en dehors d’un contexte contagieux avec sensations de brûlures ou larmoiements ou sécrétions lacrymales ou sensibilité à la lumière.
• Les gastro-entérites aiguës: épisode brutal de diarrhée, avec ou sans fièvre, avec ou sans vomissement.
• La varicelle: Éruption typique érythémato-vésiculeuse durant 3-4 jours avec phase de dessiccation débutant de façon brutale.

SIGNALER des évènements sanitaires survenant dans le cadre de son activité et pouvant avoir un impact sur la santé publiqueévènements indésirables graves,  maladies à déclaration obligatoire, évènement inhabituel,  survenue de cas groupés dans le temps et l’espace ou susceptibles d’avoir un potentiel épidémique…
Ainsi la PVUS a reçu 86 signalements en 2011 et 84 en 2012. Ils concernaient des Toxi-Infections Alimentaires Collectives (TIAC), des cas de ciguatéra, des pathologies infectieuses (rougeole, légionellose, leptospirose, choléra, tuberculose…) et des pollutions environnementales (pollution hydrique, échouages d’algues…).

Sources: le BASAG (Bulletin d’Alerte et de Surveillance Antilles Guyane) de juin 2008 sur les réseaux sentinelles, et le réseau de médecins sentinelles de Guadeloupe, bilan 2011-2012, InVS

Bilan 2010-2013 de la surveillance épidémiologique hebdomadaire, par le réseau sentinelle de Guadeloupe.

Le réseau des médecins sentinelles de Guadeloupe, existe depuis 1983, et compte en 2012, 46 médecins sentinelles pour la Guadeloupe et ses dépendances (21 en Grande-Terre, 19 en Basse-Terre, 3 à Marie-Galante, 2 aux Saintes et 1 à la Désirade).

Les médecins du réseau représentent 15,6 % de l’ensemble des médecins répartis de façon homogène sur le territoire (13 % en Grande-Terre, 17 % en Basse-Terre, 38% à Marie-Galante, 75% aux Saintes, et 100% à La Désirade) et sont considérés comme représentatifs de l’activité médicale de ville, ce qui permet à partir notamment des déclarations de cas hebdomadaires des estimations pour l’ensemble de la population guadeloupéenne, et des courbes épidémiologiques de suivi comme celles présentées ci-dessous sur:

1)  LA DENGUE (ou plus exactement les syndromes dengue-like) : avec mise en évidence l’épidémie de 2010 à DENV-1 et 4.
dengue2) LA GRIPPE (ou plus exactement les syndromes grippaux), avec mise en évidence de l’épidémie 2010-2011 (17 100 cas estimés)

grippe3) LA BRONCHIOLITE avec identification de VRS en 2012.

bronchioloite

4) LES CONJONCTIVITES, avec l’épidémie de 2010-2011, et ses 2 pics à 340 cas estimés/semaine.

conjonctivites

5) LES GASTRO-ENTÉRITES AIGUËS (GEA) , avec des épidémies annuelles (16 000 cas estimés en 2011-2012).
GEA6) LA VARICELLE, avec l’épidémie de 2011 (5500 cas estimés).
varicelle

Source: le réseau de médecins sentinelles de Guadeloupe, bilan 2011-2012, InVS

Voir aussi les bilans 2011-2012 des réseaux de médecins sentinelles de St Martin et St Barth, et de Martinique.

Donneurs d’Alerte: Epidémio, Toxico, et Hématologie.

En lien, l’article «L’épidémiologie, une science au service des l’industrie?», en ligne sur le blog du Dr William DAB, épidémiologiste: «Des risques et des Hommes. Incertitudes et démocratie».
Un article sur l’épidémiologie et la toxicologie, pour OUVRIR LE DÉBAT qui mérite une clarification de la limite des paramètres entre les effets inattendus ou pervers de ces deux sciences et les enjeux de santé publique.

Le Pr William DAB, a été un Directeur de la Santé en France (il est venu en Guadeloupe), et il n’ignore pas que les enjeux sociétaux sont répartis entre l’intérêt des victimes qu’il semble présupposer exagérer les effets oncogènes de l’environnement, ceux des industriels qui les minorent, et les institutions d’État de la Santé Publique qui seraient censés les arbitrer…L’équité de cet arbitrage resterait une vertu indiscutable et légitime…

La réalité et l’actualité des faits semble faire évoluer ces contingences vers plus de complexité.
A travers l’exemple Guadeloupéen, nous devons nous questionner sur nos systèmes d’alerte et les conséquences de la place d’un autre acteur plus actuel mais qui est de plus en plus prégnant c’est le WEB, la blogosphère, les RSS…
J’ai lancé, en tant que seul hématologue exerçant dans un DOM, en Guadeloupe, en 2010, une alerte sur l’émergence des hémopathies malignes, comme les lymphomes, les myélomes, sur une petite étude épidémiologique, au congrès de la SFH (Société Française d’Hématologie). Peu de temps après, le «Plan Chlordécone» est arrivé en Guadeloupe, ayant permis la création d’un registre limité à 3 ans et les travaux épidémiologiques de l’équipe INSERM en place ont confirmé le rôle délétère sur l’incidence des cancers de la prostate et sur le développement cognitif des enfants…Les premiers résultats du registre viennent de tomber, les hémopathies malignes arrivent au 4ème rang des cancers en Guadeloupe !…Cette alerte passe inaperçue car, entre autres raisons, j’ai été le seul hématologue clinicien ayant exercé en Guadeloupe ces dernières années et j’y suis parti depuis 3 ans !…
Pour un clinicien de mon âge, l’épidémiologie et la toxicologie ne sont que des outils diagnostiques, comme le microscope et la radiologie appliqués à des populations ou des groupes, la médecine préventive ou curative à appliquer à ces populations procède en utilisant ces outils mais pas seulement: le bon sens, le principe de précaution, sont des outils de plus en plus négligés, de même que l’expérience, tous ces outils orientent les décisions médicales…
Lorsque j’étais étudiant médecin, il y a 40 ans, la précaution par rapport au bitume était déjà un acquis, la leucémie myéloïde chronique était la maladie des cantonniers (épidémiologie) et on savait que les cancers de la peau étaient induits par le bitume en apprenant l’oncogénèse (toxicologie).
Aujourd’hui tous ceux qui ont un impact décisionnel nous devrions utiliser tous nos outils et non nous fier qu’aux deux outils épidémiologie et toxicologie…
Illustration des divergences et des défiances entre les positions des institutions d’État et les victimes supposées, sur divers problèmes non résolus : Impact des cancers de la thyroïde post TCHERNOBYL, Amiante, Chlordécone et autres pesticides, bitume…
Les donneurs d’alerte et les décideurs de la santé publique devraient être redéfinis et impliquer plus les citoyens…

Le plan Cancer III est en instance, je vous invite à vous connecter sur le site de l’INCa (Institut National du Cancer), vous pouvez y laisser vos observations avant le 20 mai, n’hésitez pas vous aussi à donner l’alerte!!!

En Guadeloupe, les hémopathies malignes sont endémiques, liées en grande partie à l’environnement, toujours pas d’hématologue clinicien depuis mon départ, toujours pas de service hospitalier dédié à l’hématologie dans les établissements de santé, le recours reste la Martinique ou la France hexagonale!…

Dr Michaël FINAUD, hématologue.

Point sur la LEPTOSPIROSE aux Antilles.

Point sur la leptospirose à partir de 2 sources récentes:
le Bulletin de Veille Sanitaire, Antilles-Guyane, juillet 2013, sur la leptospirose en Guadeloupe et Martinique, avec plusieurs volets: épidémiologie, incidence, diagnostic, clinique, traitement, prévention…
– le rapport de l’INVS sur l’incidence de la leptospirose aux Antilles en 2011 qui avait été présenté aux 3èmes JIRVS (3èmes Journées Inter-Régionales de Veille Sanitaire des Antilles-Guyane, au Gosier, en octobre 2012).

lepto chiffres

On retiendra en Guadeloupe, en 2011:
– une incidence annuelle estimée à 69.4 cas pour 100 000 habitants (contre 0.47 en métropole), avec 89% des cas entre juillet et décembre.
– une incidence cas hospitalisés de 26/100 000 habitants
– une incidence cas sévères (décès et/ou admission en service de réanimation et/ou épuration extra-rénale et/ou ventilation mécanique) de 5.2/100 000 habitants
– une létalité estimée à 3%.

L’étude en Guadeloupe, en 2011, a porté sur :
687 cas évocateurs (syndrome dengue-like): 512 en hospitalier (dont 100% prélevés) et 175 en « cabinet de ville sentinelle » (dont 47% prélevés).
126 cas confirmés (115 en hospitalier soit 22% des prélèvements, et 11 cas en ville soit 13% des prélèvements).
• 87% étaient des hommes
(109/126soit un sex ratio de 6.4)
65% d’entre eux (81 cas) avaient entre 20 et 59 ans, 29% plus de 60 ans (37 cas) , et 7% moins de 20 ans (8 cas).

InVS et Cire

L’Institut de veille sanitaire (InVS) est un établissement public placé sous la tutelle du ministère chargé de la Santé. Sa mission « observer, surveiller, alerter » est relayée en région par les Cellules interrégionales d’épidémiologie (Cire), placées sous la responsabilité scientifique de l’InVS et installées au sein des Agences régionales de Santé (ARS).

Le dispositif de veille sanitaire aux Antilles-Guyane est présenté dans le bulletin de veille sanitaire BVS n°4, avril 2011.

Leurs missions :
– Coordonner et animer la veille sanitaire régionale, en particulier dans le cadre du plan régional relatif à l’alerte et à la gestion des situations d’urgence sanitaire (loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique).
Collaborer étroitement avec les services déconcentrés du ministère chargé de la Santé et apporter une expertise indépendante tournée vers l’aide à la décision.
Recueillir, exploiter, analyser et interpréter les données de surveillance de l’état de santé de la population, permettant de détecter et d’évaluer précocement tout évènement sanitaire pouvant constituer une menace de santé publique. (dengue, leptospirose, grippe…)
– Apporter sur le terrain une réponse rapide aux signaux d’alerte sanitaire : analyse, investigation, évaluation du risque, proposition de gestion de l’alerte (dengue, paludisme…)
Mener des études en appui à des programmes de santé publique (chlordécone…)
Coopérer au plan international notamment avec les principaux partenaires de la Caraïbe.
Contribuer à la formation des professionnels de santé dans les domaines de l’épidémiologie et de l’évaluation des risques.

Réalisations interrégionales
– Priorisation des maladies infectieuses
– Guide de surveillance de la dengue
– Plans relatifs à l’alerte et à la gestion des situations urgence sanitaire (Pragsus)
– Programmes de surveillance, d’alerte et de gestion des épidémies de dengue(Psage)

Des outils de diffusion d’information
Les bulletins: d’Alerte et de Surveillance Antilles-Guyane: BASAG de 2003 à 2008 puis les bulletins de Veille Sanitaire: BVS depuis 2010
Les points épidémiologiques (dengue, grippe, bronchiolite, gastro-enterite…)
La page Cire de Guadeloupe,  sur le site de l’ARS, ou sur le site InVS.

 

3èmes Journées Inter-Régionales de Veille Sanitaire des Antilles-Guyane, octobre 2012.

3eme JIRVS
Les 3èmes JIRVS Antilles-Guyane ont eu lieu au Gosier les 26 et 27 octobre 2012. Le BVS-AG, aout-sept.2012 y est consacré, avec des résumés des communications, et sur le site de l’INVS un accès en ligne aux diaporamas supports des communications orales, classées par sessions:

– veille et recherche (surveillance animale, génotypes du BK…)
international (règlement sanitaire, alertes…)
environnement ( chlordécone, algues, brumes du Sahara…)
santé publique (cancers, vaccinations…)
émergences (grippe, chikungunya…)
infectieux (dengue, rubéole, rougeole, VIH…) avec une session spéciale leptospirose (incidence et mortalité, cas groupés…)