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Sentinelles971

Le blog d'information des Médecins Généralistes de Guadeloupe

Le premier cas diagnostiqué de la DREPANOCYTOSE dans le monde…

était Caraïbéen…
Il s’appelait Walter Clément NOËL (21 juin 1884 – 2 mai 1916), et cela se passait en 1905 à Chicago dans le même quartier et au même moment où était créé le ROTARY CLUB.

A deux mois de la Journée Internationale de la Drépanocytose (19 juin 2013), les membres du Rotary Club de Pointe-à-Pitre-Jarry, ont rendu un hommage à Walter Clément NOEL à la Grenade dont il était originaire et où il est enterré.

rotary drepano

Ce sont un peu de culture générale, et une très jolie histoire que le Rotary Club de Pointe-à-Pitre-Jarry, et son président le Dr Guy HALLEY, ont partagé avec nous, et je les en remercie 🙂

Dengue chez les enfants drépanocytaires.

Le Dr Séverine HOCQUELET, qui a soutenu sa thèse le 19 mars dernier, a accepté de partager avec nous les résultats et conclusions de son travail sur «LA DENGUE CHEZ LES ENFANTS PORTEURS DE LA DRÉPANOCYTOSE: Etude sur trois épidémies de dengue en Guadeloupe de 2005 à 2011, chez les enfants hospitalisés.»

Introduction:
La drépanocytose fut citée comme un facteur de risque de dengue sévère lors de l’épidémie de Cuba en 1981. Depuis, cette hypothèse n’a jamais été réévaluée. Notre travail consistait à décrire le profil clinico-biologique de la dengue chez les enfants drépanocytaires pour tenter de mettre en évidence une différence avec les enfants sains. Par ailleurs, nous avons recherché une disparité d’expression de la dengue entre les différents types de drépanocytose.

Matériels et méthodes:
Réalisée en Guadeloupe sur trois épidémies de 2005 à 2010, notre étude rétrospective et descriptive, a porté sur 28 enfants drépanocytaires hospitalisés pour dengue. Nous avons analysé les caractéristiques clinico-biologiques et épidémiologiques, ainsi que la prise en charge pendant l’hospitalisation.

Résultats:
Le délai de consultation moyen était de 2,7 jours. À l’entrée, la symptomatologie était principalement définie par de la fièvre (93%), des troubles digestifs (82%) et un syndrome algique (68%). Les anomalies biologiques étaient dominées par une thrombopénie (54%) et une cytolyse hépatique (93%), celle-ci étant beaucoup plus sévère chez les enfants hétérozygotes SC (allant jusqu’à plus de 225 fois la norme). 7 enfants (25%) ont présenté une dengue sévère, dont 4 enfants hétérozygotes SC ayant nécessité une hospitalisation en réanimation. Parmi eux, 2 sont décédés.

Conclusion:
Le taux de sévérité de 25% et de létalité de 7,1% laissent penser que la drépanocytose représente effectivement un facteur de risque de dengue sévère chez les enfants. Par ailleurs, les patients hétérozygotes SC connaîtraient un degré de sévérité supérieur aux autres types de drépanocytose.

MESSAGES A FAIRE PASSER en ville:
– Les patients drépanocytaires sont des patients à risque de complication de la dengue, et encore plus s’ils sont SC (défaillance hépatique notamment).
– Les patients drépanocytaires doivent consulter dès le 1er jour de fièvre ≥38.5°C comme le préconise les recommandations (et antibiothérapie systématique en attendant les résultats biologiques).
Les AINS font partir de l’arsenal antalgique (pallier 2) et ils sont prescrit habituellement aux patients drépanocytaire, mais ce message doit être modulé en période d’épidémie de dengue (par exemple remplacement par la codéine).
PAS de corticoïdes (risque accru de crise vaso-occlusive)
– Connaitre le taux d’hémoglobine de base des patients drépanocytaires (transfusion en cas de baisse ≥ 20%).

Article relu par le Dr Séverine HOCQUELET (médecin généraliste).