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Sentinelles971

Le blog d'information des Médecins Généralistes de Guadeloupe

Surmédicalisation and co.

La surmédicalisation est un sujet de plus en plus abordé, à l’origine de publications et de rencontres comme les colloques «Sur- et sous-médicalisation, sur-diagnostics, sur-traitements» organisés à Bobigny depuis 2012, par:
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Le groupe d’études Princeps constitué de
– Dr Jean-Claude SALOMON, Médecin, ancien chercheur en immunologie du cancer
– Pr Michel THOMAS,Médecin interniste, ancien chef de service
– Dr Omar BRIXI, Médecin de Santé Publique, consultant
Dr François PESTY, Pharmacien, consultant et créateur du blog puppem
Mme Elena PASCA, Philosophe, sociologue, et créatrice du blog Pharmacritique
• La Société de Formation à la Thérapeutique du Généraliste (SFTGreprésentée par le Dr Alain SIARY, Médecin généraliste et enseignant en Médecine Générale
• La Faculté de Médecine de Bobigny représentée par le Dr Michel DORÉ, Médecin et Directeur du département de Médecine Générale
• L’Association Civic Santé représentée par Mme le Dr Maïlys MICHOT-CASBAS, Praticien Hospitalier.

LES PRESENTATIONS DES COLLOQUES sont disponibles en ligne:
• 1er colloque
 (27-28/04/2012),
ainsi que les résumés des ateliers du 1er colloque, sur le  blog pharmacritique: 1er atelier (surmédicalisation: mythe ou réalité), et 2ème atelier (causes et sources de surmédication).
2ème colloque (3 et 4/05/2013 à Bobigny)

En parallèle, en avril 2013 le rapport de l’Académie de Médecine  sur l’amélioration de la pertinence des stratégies médicales souligne l’inutilité et le caractère redondant de près 28% des explorations complémentaires!
Les mêmes idées sont reprises par le Pr Didier Sicard, du Comité national d’éthique, dans «Un très grand nombre d’examens sont inutiles », et par le Pr Guy Vallancienans (blog Santé 2020), dans son article Trop d’examens médicaux?

Parmi les causes de cette inflation d’actes:
– sur les bancs de la fac… jusqu’à l’épreuve nationale classante où les candidats listent une accumulation de bilan espérant glaner quelques points.
– en pratique quotidienne les examens complémentaires sont un gage d’objectivité mais parfois une solution de facilité, face à des patients demandeurs de prescription thérapeutique ou diagnostique, sur papier à entête… et dans le souci d’éviter les poursuites judicaires pour manquement de moyens…

Parmi les solutions pour lutter contre ces dérives :
– enseigner l’analyse critique des prescriptions, en rappelant que les examens complémentaires -comme leur nom l’indique- sont des moyens d’information secondaires à l’interrogatoire et à l’examen clinique du malade.
– prendre le temps de l’interrogatoire et de l’examen clinique (mais nécessite une rémunération en fonction, comme en Suisse par exemple).

Le 3ème colloque sur le sujet aura lieu les 25 et 26 avril 2014.

Malades d’inquiétude? Diagnostic: la surmédicalisation.

mal inq« Tout – absolument tout – est cancérigène, comme le démontrent quotidiennement de nouvelles études, infailliblement «alarmantes». S’alimenter sainement devient une corvée encadrée de mises en garde terrorisantes. Le malaise le plus banal provoque la panique. «Grisonner est-il une maladie ? Je ne fais pas le comique…», ironise Hadler: en effet, ça le deviendra sans doute un jour, cette nouvelle «maladie» amenant encore de l’eau à la vague actuelle de médicalisation sans précédent.

Edité par les Presses de l’Université Laval (PUL) au Québec, et téléchargeable sur leur site.

Ou pour reprendre la présentation de l’ouvrage sur le site de la SFMG:
Au moment où le monde se questionne sur le financement des soins, où la France s’enlise avec le déficit chronique de la sécurité sociale, Nortin M. Hadler s’interroge sur la société actuelle et la consommation de soins.
Professeur de médecine et d’immunologie à l’Université of North Carolina à Chapel Hill, N.M. Hadler est également consultant en rhumatologie pour les hôpitaux liés à l’Université. Son intérêt pour les systèmes de prise en charge des maladies et des accidents du travail font de lui un expert dans ce domaine.
Son livre jette les bases de sa philosophie dès les premiers chapitres : nous sommes tous mortels, nous devons rester raisonnable, nous devons nous méfier du traitement (de la manipulation) des données épidémiologiques, et savoir lire dans le détail. Puis viennent des analyses savoureuses sur les problèmes de santé publique du moment: facteurs de risques cardio-vasculaires, alimentation, cancer du sein et de la prostate, vieillissement, pathologies du travail, les facteurs psychosociaux, pour finir avec les thérapies alternatives. 
L’existence de systèmes de soins avec remboursement des actes, de techniques médicales de plus en plus sophistiquées, et d’enquêtes épidémiologiques mal digérées, rendent médecins et patients déraisonnables.

Est-il raisonnable:
– de consulter ou de prendre un médicament pour le moindre symptôme et sous prétexte de l’existence d’un remboursement par la sécurité sociale?
– d’intervenir chirurgicalement devant la découverte d’une anomalie à l’imagerie?
– de pratiquer des biopsies systématiques devant une anomalie non spécifique du sein ou de la prostate?
– de « construire » des maladies sous prétexte qu’il existe des médicaments?

On peut être en accord ou en désaccord avec l’auteur sur tel ou tel point, il ne s’agit pas pour M.N Hadler de tout déconstruire, mais bien d’aiguiser notre esprit critique, singulièrement affadi dans un monde hyper-médiatisé ou l’individu est régulièrement manipulé par les affects surtout dans le domaine de la santé !

Le Dr Sauveur BOUKRIS.

Le Dr Sauveur BOUKRIS est médecin généraliste, enseignant à la faculté Bichat-Lariboisière et collabore à plusieurs revues médicales. On lui doit également aux Editions Le Cherche midi3 ouvrages sur notre système de santé, et la surmédicalisation de notre société.

boukris

LA FABRIQUE DE MALADES: Ces maladies qu’on invente.
Cholestérol, hypertension, cancer, ostéoporose, ménopause… et si on en faisait trop? L’excès de médecine nuirait-il à la santé ? 

«Tout bien portant est un malade qui s’ignore», disait le docteur Knock. Aujourd’hui, «tout bien portant est quelqu’un qui n’a pas eu de dépistage». Des centaines de milliers de Français consultent à l’hôpital ou en cabinet pour pratiquer un bilan médical, radiologique ou biologique. Inquiets et prudents, ils pensent qu’il vaut mieux prévenir que guérir et comptent ainsi éviter une maladie silencieuse.
La «médecine marketing» ou comment on manipule médecins et malades en jouant sur les peurs, comment on médicalise nos vies pour pratiquer davantage d’examens biologiques, de radiographies et faire consommer toujours plus de médicaments.
Transformer des sujets bien portants en malades potentiels, tel est l’objectif de certains secteurs médicaux, privés ou publics, qui transmettent un message trompeur, lequel engendre de l’anxiété et génère un gâchis financier.
Surmédicalisation, surdiagnostic, et surtraitement: ce document nous ouvre les yeux sur des pratiques du monde médico-industriel qui peuvent être nuisibles pour la santé et bouleverse de nombreuses idées reçues.

CES MEDICAMENTS QUI NOUS RENDENT MALADES: Sauver des vies, faire des économies.
Un médicament peut être un remède ou un poison. Prendre un médicament n’est pas un geste anodin. Les effets secondaires et indésirables des médicaments constituent un réel problème de santé.
En France, on estime que le nombre de décès dus aux médicaments se situe entre 8 000 et 13 000 par an, soit deux à trois fois plus que les accidents de la route!
On compte plus de 130 000 hospitalisations chaque année imputables aux médicaments. La durée d’hospitalisation est d’environ 9 jours, ce qui signifie que les effets secondaires sont graves.
Les médicaments constituent un immense marché mondial qui aiguise l’appétit des grandes multinationales. Les Français sont les plus grands consommateurs de médicaments en Europe. Plus la consommation est élevée et plus les risques d’accidents ou de décès augmentent.
Depuis les affaires des statines, du Viox, de l’Acomplia et du Zyprexa, qui ont occasionné le retrait de plusieurs médicaments, on se pose des questions sur les objectifs des firmes pharmaceutiques, sur les moyens de contrôle et de régulation de cette puissante industrie, sur l’indépendance et la rigueur des «experts», sur l’information et la formation des médecins prescripteurs. 

Santé : LA DEMOLITION PROGRAMMEE: Les malades en danger.
De notre système de santé on connaît les déremboursements de médicaments, les dépassements d’honoraires, le forfait hospitalier, les franchises médicales, la percée des génériques, l’automédication, la fermeture d’hôpitaux ou la réduction du nombre de lits, la pénurie de médecins…
Aujourd’hui, l’accès aux soins et aux spécialistes devient de plus en plus difficile. Demain, se soigner va-t-il être un luxe ? La médecine va-t-elle devenir un commerce ? Les plus riches s’en sortiront. Mais pour les autres ? Est-ce le début de la régression sociale ? Déjà des millions de Français renoncent aux soins, faute de moyens.
Après des réformes désastreuses comme celle du numerus clausus et des dépassements d’honoraires dont on mesure les dégâts, la nouvelle loi HPST («hôpital, patients, santé et territoire», dite loi Bachelot) va-t-elle donner trop de pouvoir aux préfets sanitaires pour organiser les structures de soins dans notre pays ? Lorsque la bureaucratie avance, l’humanisme recule.