Partage

Sentinelles971

Le blog d'information des Médecins Généralistes de Guadeloupe

Certificats médicaux.

L’un des sites les plus complets qui fait référence est CertifMed.fr avec notamment les catégories école, handicap (et notamment aménagement pour un examen), psychiatrie

Concernant les activités sportives, rappelons que la loi de santé de 2016 prévoit la présentation d’un certificat de moins d’un an pour la première délivrance d’une licence sportive, ainsi que pour le renouvellement tous les 3 ans (sauf sports à risque), et dans l’intervalle un questionnaire de santé annuel (à condition de répondre « non » partout).
Les conditions et restrictions sont détaillées sport par sport.
En complément l’article de vidal.fr pour les 8 disciplines sportives nécessitant un examen plus complet : alpinisme, plongée sous marine et spédéologie, rugby, sports de combat, tir, sport avec utilisation de véhicule terrestre à moteur ou aéronefs.

Concernant les « Questionnaires de santé, certificats et assurances » (document avril 2015 de l’Ordre National), retenir que le médecin traitant peut/doit aider son patient à renseigner un questionnaire santé, mais pas le signer. Il doit éviter pratiquement tous les certificats car on ne peut-être expert et médecin traitant pour le même patient, sauf dans le cadre des « risques de santé aggravés » (quand le patient a déclaré une pathologie à l’assureur).
A lire aussi la partie certificats post mortem aux ayants droits (page 3), et la procédure pour annulations de voyages (page 7).

Carte de la sectorisation psychiatrique.

Saluons la communication du nouvel Etablissement Public de Santé Mentale (EPSM) de Guadeloupe qui depuis le 01/01/18 doit assurer la gestion de l’ensemble des activités psychiatriques du secteur public… qui réactualise donc la carte de la sectorisation psychiatrique, et dont les coordonnées sont :
EPSM de Guadeloupe, 1er plateau Montéran, 97120 Saint Claude
tel: 05 90 802 500/501   fax: 05 90 805 204

Pourquoi vouloir stopper le DSM5?

Le DSM (Diagnosic and Statistical Manual) publié par l’APA (Association de Psychiatrie Américaine), est un manuel de référence qui classifie et catégorise des critères diagnostiques concernant les troubles mentaux pour la recherche, l’épidémiologie et la pratique clinique.

A noter qu’en Europe (et l’OMS notamment), on utilise la 10ème version de la Classification Internationale des Maladies (CIM10 ou ICD 10 en anglais), pour la classification de toutes les maladies (et pas seulement mentales).

La sortie de la 5ème version du DSM dite DSM5 est prévue pour le 20 mai 2013, mais de nombreuses voix s’élèvent contre depuis plusieurs mois et dans plusieurs pays:
– aux USA, avec des actions comme l’open letter de l’American Psychological Society (APS) qui a été signée par plus de 14 000 personnes
– en Europe continentale et en Amérique du Sud, l’implantation du mouvement STOP DSM
– en France, l’un des porte-paroles du mouvement STOP DSM est le Dr Patrick LANDMAN, psychiatre.

Une interview de 3 minutes pour FréquenceM, résume la situation édifiante: entre la version 3 et la version 5 du DSM, ont été référencés 250 nouveaux troubles mentaux !!!???
On ouvre là une grande porte au sur-diagnostic (par abaissement des seuils d’inclusion), à la sur-médicalisation, et enfin à la sur-prescription, pour aboutir à une encore plus grande consommation de psychotropes!!!

Un article du Dr LANDMAN sur le site stop-dsm.org détaille comment l’industrie pharmaceutique fabrique de nouveaux psychotropes en entretenant une pathologisation toujours croissante des émotions et des comportements, une «médicalisation croissante des émotions avec une disparition de la distinction entre le normal, ses variations et le pathologique, une inflation de diagnostics psychiatriques très contestables cliniquement et scientifiquement (…) avec pour résultat la prescription de psychotropes de plus en plus élargie aux enfants, les conséquence médicales des effets secondaires des psychotropes comme l’obésité, les troubles cardiaques, l’addiction ou l’overdose, les accidents de la circulation, la désinhibition et les passages à l’acte» avec en parallèle un «désintérêt croissant pour le contexte psychologique et social de toutes les pathologies mentales» et de «nombreux « guide lines » qui sous prétexte d’aide au diagnostic favorise chez les médecins (…) des réponses médicamenteuses aux plaintes existentielles qui leur sont adressées sans bénéfices évidents pour les patients qui pourraient recevoir d’autres réponses thérapeutiques»

Ces initiatives ont abouti à la constitution de deux comités qui collaborent : Le Comité de Boycott du DSM5 et le Comité international de réponse au DSM5, dont vous pouvez signer les pétitions au liens suivants:
– http://www.ipetitions.com/petition/boycott5/
http://www.ipetitions.com/petition/protectnormal/

Les certificats pour soins psychiatriques sans consentement.

La loi n° 2011-803 du 5 juillet 2011, relative aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques et aux modalités de leur prise en charge, fait suite à l’évaluation de la loi du 27 juin 1990 relative aux droits et à la protection des personnes hospitalisées en raison de troubles mentaux et à leurs conditions d’hospitalisation.

Les dispositions concernant la rédaction des certificats ont changé, A SAVOIR :
– les certificats doivent être dactylographiés (article R 3213-3 du CSP). Si cela ne peut pas être le cas, les certificats devront mentionner la raison pour laquelle cela n’a pas pu être fait (urgence, impossibilité matérielle…)
– les certificats médicaux doivent être circonstanciés et motivés (description de l’état mental du malade et son comportement, agitation, délire, idées de suicide… en insistant sur les éléments cliniques préoccupants, MAIS ne pas mentionner de diagnostic).
– ils doivent préciser que le patient a été informé de ce projet de décision et mis à même de faire valoir ses observations. A défaut, il conviendra de préciser qu’en raison de l’état clinique du patient, il n’a pas été possible de recueillir ses observations

La loi prévoit à compter du 1er janvier 2013 l’examen de la régularité formelle des procédures de soins psychiatriques sans consentement (ex hospitalisation à la demande d’un tiers ou d’office) par le juge des libertés et de la détention au même titre que le bien fondé des mesures.
Des irrégularités dans la rédaction des certificats pourrait faire annuler des procédures
lors du contrôle systématique des mesures par les juges des libertés et de la détention.

Pour vous aider, sur le site de l’Ordre des modèles de certificat à utiliser en fonction du cas de figure:
– Admission en soins psychiatriques sans consentement à la demande d’un tiers
– Admission en soins psychiatriques sans consentement à la demande d’un tiers en urgence
– 
Admission en soins psychiatriques sans consentement en cas de péril imminent
– Admission en soins psychiatriques sans consentement sur décision du représentant de l’Etat
– Demande d’admission en soins psychiatriques

Le nouveau texte a pour objectifs :
– de lever les obstacles à l’accès aux soins, notamment en simplifiant le dispositif d’hospitalisation sur demande d’un tiers.
– d’adapter la loi aux évolutions des soins psychiatriques et thérapeutiques, qui permettent à de nombreux patients d’être pris en charge sans être hospitalisé, ce qui n’était pas prévu jusqu’à présent, en substituant à la notion d’hospitalisation celle de soins sans consentement
– de mieux encadrer les sorties des établissements de santé pour la sécurité des patients et des tiers
– de renforcer le droit des personnes malades en garantissant le respect de leurs libertés individuelles, ce qui implique d’informer les patients régulièrement sur leurs droits et sur leur état de santé.

DEUX PROCÉDURES DISTINCTES:
1) A LA DEMANDE D’UN TIERS, suivant cette fiche résumé, la demande du tiers doit comporter:
– des renseignements sur le demandeur et sur le patient à admettre en soins : nom, prénoms, date de naissance et domicile, et le cas échéant, leur degré de parenté ou la nature des relations existant entre elles avant la demande de soins
– la date
– la signature du demandeur
Ce support pré-imprimé peut-être utilisé mais certains éléments doivent nécessairement être mentionnées à la main par le demandeur (art. R. 3212-1 du Code de Santé Publique).

Lorsqu’une personne est admise en soins psychiatriques à la demande d’un tiers, elle fait l’objet d’une période d’observation et de soins initiale sous la forme d’une hospitalisation complète.
Dans les 24 heures suivant l’admission :
• un examen somatique complet de la personne est réalisé par un médecin
• et un 2ème certificat médical constatant son état mental et confirmant ou non la nécessité de maintenir les soins psychiatriques au regard des conditions d’admission définies ci-dessus est établi par un psychiatre de l’établissement d’accueil. Celui-ci ne peut être l’auteur du certificat médical ou d’un des deux certificats médicaux sur la base desquels la décision d’admission a été prononcée.
Dans les 72 heures suivant l’admission, un nouveau certificat médical est établi dans les mêmes conditions que celles indiquées ci-dessus. Après le 5e jour et au plus tard le 8e jour à compter de l’admission d’une personne en soins psychiatriques (c’est-à-dire le 6e, le 7e ou le 8e jour suivant l’admission), un psychiatre de l’établissement d’accueil établit un nouveau certificat médical circonstancié indiquant si les soins sont toujours nécessaires. Ce certificat médical précise si la forme de la prise en charge de la personne malade demeure adaptée et, le cas échéant, en propose une nouvelle

2) SUR DÉCISION DU PREFET
Avec 2 cas de figure:
• dispositif de droit commun (art.L.3213-1) = décision du prefet
• dispositif d’urgence (art.L.3213-2) = décision du prefet faisant suite à une mesure provisoire du maire

2 critères cumulatifs requis :
• Les troubles mentaux nécessitent des soins
• ET compromettent la sûreté des personnes OU portent atteinte de façon grave à l’ordre public.

Conditions d’entrée:
dans le dispositif de droit commun (art.L.3213-1): un certificat médical circonstancié ne pouvant émaner d’un psychiatre exerçant dans l’établissement d’accueil.
dans le dispositif d’entrée du dispositif d’urgence (art.L.3213-1): un avis médical pouvant émaner de tout médecin, OU la notoriété publique.

Un certificat médical d’un psychiatre à 24 heures confirme la nécessité de la mesure et, dans les 72 heures, un second certificat propose, si la mesure est maintenue, le cadre de la prise en charge (hospitalisation complète ou forme alternative), ainsi que le programme de soins, le cas échéant.

POUR LA COTATION:
La situation de détresse ou l’état d’agitation se cote YYYY010 (48€).
Les majorations possibles sont :
1/ Au cabinet : ajout du modificateur « M » pour urgence (26.88€)
→  YYYY010 + M = 74,88 euros
2/ En visite: ajout de  l’indemnité de déplacement d’urgence (interruption des consultations pour se déplacer) « MU » (22.6€) + éventuellement les IK
→ YYYY010 + MU +/- IK = 70.6 euros +/- IK

Source: http://www.urgences-serveur.fr/hospitalisation-sans-consentement,1821.html