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Sentinelles971

Le blog d'information des Médecins Généralistes de Guadeloupe

Réactions aux nouvelles reco dans le diabète de type 2.

Le Collège National des Généralistes Enseignants (CNGE) fait paraître cette semaine, en réaction aux nouvelles recommandations HAS un communiqué de presse de son conseil scientifique qui:
• Rappelle que la réduction de la pression artérielle et du LDL cholestérol avec les statines ont démontré leur efficacité sur la réduction de la morbidité cardiovasculaire et doivent être priorisées chez les patients ayant un diabète de type 2.
• Recommande de ne pas prescrire les médicaments de la voie des incrétines (inhibiteurs de la DPP-4 et analogues du GLP-1) tant que leur efficacité et leur sécurité d’emploi ne sont pas connues; les patients ne doivent pas être exposés aux effets indésirables potentiellement graves de principes actifs insuffisamment évalués, alors que des signaux de pharmacovigilance incitent à la prudence.
• Propose d’en rester aux médicaments antidiabétiques dont les risques sont connus et maîtrisables : metformine en 1èreintention, sulfamides/glinides/acarbose en 2e ou 3e ligne même si leur efficacité n’est pas démontrée en termes de morbimortalité ; l’insulinothérapie peut parfois être utilisée au cas par cas avec des patients ayant compris l’utilité d’une diététique adaptée.
• Demande aux autorités sanitaires de financer des essais visant à valider les stratégies médicamenteuses et le rapport bénéfice/risque des nouveaux principes actifs. La santé des patients et la responsabilité des prescripteurs ne doivent pas dépendre de recommandations reposant sur des stratégies non validées.

A lire aussi l’article ADA/EASD Statement versus Recommandations de l’HAS : convergences et divergences ? sur jim.fr qui retrace les échanges entre le Pr. Charbonnel et Pr. Marre, lors d’une session du Congrès de la Société Francophone du Diabète, qui a eu lieu à Montpellier entre le 26 et 29 mars dernier.

Nouvelles reco dans le diabète de type 2.

Les nouvelles recommandations de la HAS sur la stratégie médicamenteuse du contrôle glycémique du diabète de type 2 sont arrivées… avec différents documents mis à disposition:
¤ La fiche mémo des objectifs glycémiques en fonction du type de patient (age, ancienneté du diabète, espérance de vie, pathologies associées…)
¤ La synthèse des recommandations (document HAS)
¤ Reco2clics: le résumé synthétique dont on retiendra le schéma thérapeutique « cas général »

dnid reco cas gen

Par rapport aux précédentes recommandations (2006), on note:
la confirmation la metformine en 1ère intention, avec une recommandation claire concernant son utilisation chez les patients insuffisants rénaux dont la clairance de la créatinine se situe entre 30 et 60 ml/min/1,73 m²: ne pas dépasser 1 500 mg de metformine par jour.
– la place des sulfamides en 2ème intention (bithérapie, et intolérance ou contre-indication à la metformine)
la disparition du paysage des glitazones
– la place en 3ème intention des inhibiteurs des alpha-glucosidases et des nouvelles molécules
• conséquence logique de la confirmation de la faible efficacité des inhibiteurs des alpha-glucosidases et des inhibiteurs de la DPP4 (baisse moyenne de 0.8% d’HbA1c), pour une tolérance que l’on sait médiocre pour les premiers, et pour les seconds un manque de recul sur les effets indésirables et un coût journalier non négligeable (Glucor® 50 ou 100 mg d’acarbose x 3/jour = 0,52 à 0,68 €/ jour, contre Januvia®/Xelevia®: 100 mg de sitagliptine x 1/jour = 1,79 €/jour)
• inhibiteurs de la DDP4, mais pour combien de temps encore sur le marché? La sitagliptine reste la seule encore autorisée (AMM) et remboursée dans cette indication. (Lire les avis de la commission de transparence de septembre 2012, et les synthèses pour en mono ou bithérapie et en trithérapie qui ont eu pour conséquence le déremboursement en mono ou bithérapie, suite au passage en ASMR IV = pas des service rendu).
• analogues GLP1 si IMC ≥ 30

Enfin pour la petite histoire, on se rappellera que les précédentes recommandations de 2006 avaient été abrogées en avril 2011, suite à un recours déposé en 2009 par Formindep, auprès du Conseil d’État contre deux recommandations de la HAS (DNID et Alzheimer), pour non respect des règles de conflits d’intérêts des experts… Dans les suites de la décision du Conseil d’Etat, la HAS était également condamnée à verser 1500 euros à l’association Formindep, et retirait « spontanément » sa recommandation dans la maladie d’Alzheimer