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Sentinelles971

Le blog d'information des Médecins Généralistes de Guadeloupe

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COVID19: Chiffres en Guadeloupe au 30/04/20

A partir du 4ème point épidémio COVID19 Guadeloupe disponible notamment sur le site de la Préfecture de Guadeloupe et des points journaliers mis en ligne sur la page Facebook de la Préfecture de Guadeloupe, nouveau décorticage des chiffres.
Santé Publique France Antilles explique les différences de chiffres notées précédemment par un retard dans les remontées des données… nous tiendrons dorénavant compte des chiffres Préfecture de Guadeloupe.

On retient au 30/04/2020 pour la Guadeloupe: 
A) Le nombre de cas cumulés
152 cas confirmés (+4 cette semaine) avec la répartition (figure 1) entre cas importés, secondaires et autochtones, et leur répartition géographique (figure 2).

 

Une positivité qui diminue encore (4 nouveaux positifs sur +/- 300 tests réalisés cette semaine), alors que le nombre de tests réalisés lui augmente nettement depuis l’élargissement du dépistage aux laboratoires de ville (au total +150 tests par rapport à la semaine précédente)

324 cas estimés (à partir principalement des données hebdomadaires des médecins sentinelles, et du réseau Oscour, pondérées par les taux de positivité), soit +1 cas pour la semaine. 
B) Les hospitalisations
Le cumul: la figure 8 montre un total de 125 hospitalisations dont 44 en réa…    

– Les hospitalisations en cours au 30/04/20: 7 dont 6 en réa (versus 12 dont 9 en réa la semaine précédente)

Le diagramme obtenu à partir des chiffres donnés dans les points journaliers Préfecture est le suivant.

C) Les guérisons avec retour à domicile: 95 nous dit le point Préfecture

D) Les décès: 2 nouveaux décès cette semaine (patients hospitalisés en réa depuis plusieurs semaines) portant le total à 12 pour la Guadeloupe.

EN CONCLUSION:
Les indicateurs dont la positivité autour de 1% et la chute du nombre de cas estimés (1 cas pour cette semaine versus 4 pour la semaine précédente et 28 il y a 15 jours), traduisent la quasi absence de circulation du virus (grâce au confinement). A ce jour (02/05/20) plus de patients en médecine.
Notons que les 3 derniers décès concernaient des patients en réa hospitalisés tous depuis plus de 3 semaines.
Enfin on attend toujours les chiffres entrées/sorties en réa et en secteur covid médical… 

COVID19: Etude sur la contamination des soignants

Le GERES (Groupe d’Etude sur le Risque d’Exposition des Soignants aux agents infectieux) lance une enquête sur la contamination par le SARS-CoV-2 de tous les personnels de santé (infirmier, aide-soignant, médecin, kinésithérapeute, technicien de laboratoire, pharmacien, manipulateur radio, brancardier, ambulancier, psychologue, diététicienne, dentiste…).
Cette enquête est soutenue par la Haute Autorité de Santé et Santé Publique France.

Objectif:  connaitre au mieux les situations à risque de transmission pour les soignants, identifier les facteurs de contamination du personnel de santé

Les répondeurs doivent avoir eu un diagnostic de COVID-19 validé par un médecin, reposant sur le résultat positif d’une PCR ou d’une sérologie ou sur des signes cliniques très évocateurs.

COVID19: Chiffres en Guadeloupe au 22/04

A partir du 3ème point épidémio « spécial COVID19«  disponible notamment sur le site de la Préfecture de Guadeloupe et des points journaliers mis en ligne sur la page Facebook de la Préfecture de Guadeloupe, nouveau décorticage des chiffres, avec encore beaucoup d’incohérences

On retient au 22/04/2020 pour la Guadeloupe: 
A) Le nombre de cas cumulés
148 cas confirmés (+3 cette semaine) dont 52% sont des cas importés.

Une positivité qui diminue encore (4.1%, contre 8.6% la semaine précédente)

323 cas estimés (à partir principalement des données hebdomadaires des médecins sentinelles, et du réseau Oscour, pondérées par les taux de positivité) Avec une poursuite de la diminution du nombre de cas estimés en ville et avec la répartition suivante (figure 4)


B) Les hospitalisations

Le cumul annoncé est en haut de la page 7 de 106, mais 102 de la semaine dernière +6 nouveaux sur la figure 7= 108!!!
Par ailleurs le tableau 5 dénombre 100 cas, et la figure 7 en bas de page elle montre un total de 121 hospitalisations dont 41 en réa versus 34 annoncés en haut de page (et la semaine dernière on nous en annonçait 38…)

On nous parle de 10 nouvelles hospit, dont 3 en réa , mais la figure 7 montre 6 nouvelles hospit et 1 en réa !!! INCOMPREHENSIBLE 

– Les hospitalisations en cours au 22/04/20:
Le haut de la page 7 annonce 25 dont 13 en réa, mais le point Facebook du 12/04/20 (ci-dessous) dit lui 16 dont 12 en réa et 4 en médecine… une fois de plus ou sont passés les 11 patients manquants???

Le diagramme obtenu à partir des chiffres donnés dans les points journaliers Facebook est le suivant.

C) Les guérisons avec retour à domicile
69 nous dit le point épidémio,  76 nous dit le point Facebook du 22/04…

D) Les décès: 2 décès cette semaine (patients hospitalisés en réa depuis plusieurs semaines de source hospitalière) portant le total à 10 pour la Guadeloupe (et 3 pour St Martin)

EN CONCLUSION
La diminution des indicateurs se poursuit avec le confinement.
Se pose à nouveau la question des discordances des données hebdomadaires du point épidémio, et les différences observées avec les points quotidiens de la Préfecture: où est passée la dizaine de patients manquants entre:
– 25 hospit dont 13 en réa (point epidemio) versus 16 dont 12 en réa (point Facebook du 12/04/20)
69 guerisons (point épidémio) versus  76 (point Facebook du 22/04)
Enfin on attend toujours les chiffres entrées/sorties en réa et en secteur covid médical, et on surveillera la semaine prochaine l’effet de l’ouverture des COVID-DRIVE.

COVID19: les chiffres en Guadeloupe au 18/04

A partir du 2ème point épidémio « spécial COVID19«  disponible notamment sur le site de la Préfecture de Guadeloupe et des points journaliers mis en ligne sur la page Facebook de la Préfecture de Guadeloupe, un petit décorticage des chiffres, qui met en évidence certaines discordances…

On retient au 15/04/2020 pour la Guadeloupe: 
A) Le nombre de cas cumulés
145 cas confirmés (figure 1) dont 25% rattachés à une transmission autochtone

318 cas estimés (à partir principalement des données hebdomadaires des médecins sentinelles, et du réseau Oscour, pondérées par les taux de positivité) Avec une nette diminution du nombre de cas estimés en ville par les données des médecins sentinelles soit 27 cas pour la semaine 15 versus 102 cas pour la semaine précédente.

B) Les hospitalisations

Le cumul annoncé est en haut de la page 6 du point épidémio de 102, mais la figure 5 en bas de page en montre 115 (dont 38 en réa) …

– Les hospitalisations en cours au 15/04/20:
Le haut de la page 6 du point épidémio annonce 35  dont 8 en réa, mais le point Facebook du 15/04/20 (ci-dessous) dit lui 23 dont 14 en réa et 9 en médecine…

Le diagramme obtenu à partir des chiffres donnés dans les points journaliers Facebook est le suivant.

C) Les guérisons avec retour à domicile
56 nous dit le point épidémio, 68 nous dit le point Facebook…

D) Les décès: au nombre de 8 (dernier décès enregistré le 07/04/20)

EN CONCLUSION
Nous sommes loin de « l’explosion » de cas décrite dans certains médias ces derniers jours… les indicateurs sont globalement à la baisse (taux de positivité, nombre d’hospitalisation, décompte en ville), en somme ce qui était attendu du confinement.
Cependant se pose la question de la sensibilité des tests réalisés (patients symptomatiques très évocateurs revenus PCR négatifs) qui sous evaluerait les taux de positivité et donc le décompte des taux confirmés et estimés.
Enfin il faut que la lumière soit faite sur les chiffres donnés (35 hospitalisations dont 8 en réa, versus 23 dont 14 en réa, ou 56 versus 68 pour guérisons… ça n’a rien à voir!), et il manque clairement l’indicateur que tous reconnaissent comme déterminant: le rapport entrées/sorties en réa et en secteur covid médical.

COVID19: Conduite à tenir pour les médecins de ville

A lire : stratégie de gestion et d’utilisation des masques

Ce jour, passage officiel au stade 3 de l’épidémie pour la France (officieusement c’était déjà le cas pour certains départements métropolitains, et ce n’est pas encore évident chez nous mais ne le tardera pas…), avec la déclinaison des recommandations en médecine de ville:
– EVIDEMMENT lavage des mains entre chaque patient…
– ventilation des locaux, désinfection au moins quotidienne des surfaces (poignées, mobilier…) et matériels (téléphone, clavier, thermomètre, stéto…)
– port de masque toute la journée (a changer toutes les 3-4h si ni mouillé, ni souillé)
– pour l’examen des cas suspects : gants et idéalement des sur-blouses et des thermomètres sans contacts… autant dire qu’on est loin d’être équipés comme il faudrait… sans compter les masques pour les patients…
pré-tri des patients avant même la salle d’attente, et aménagement de tranches horaires séparées réservées aux cas suspects
prise en charge ambulatoire des cas sans signes de gravité
A lire la fiche de PEC ambulatoire avec notamment tous les conseils à donner
– prise en charge hospitalière pour les patients avec signes de gravité
suivi par téléphone et /ou téléconsultation (risque d’aggravation autour de J8)
traitement symptomatique: hydratation et comme antalgique/anti-apyrétique le PARACETAMOL, à la dose de 60 mg/kg/jour sans dépasser 3 g/jour chez les enfants, et 4 g/jour chez les adultes de plus de 60kg.
Les AINS et corticoïdes doivent être proscrits dans cette indication, comme dans beaucoup de viroses (notamment dengue) et infections ORL ou cutanées.

Pour plus de détails sur les présentations cliniques et les signes de gravité/aggravation: https://www.hcsp.fr/Explore.cgi/Telecharger?NomFichier=hcspa20200305_coviprisenchardescasconf.pdf

Enfin petits conseils pour vous protéger vous et votre entourage:
Mettez une blouse, changer la quotidiennement, et la laisser au cabinet de préférence. Enlever vos vêtements dans l’entrée ou le garage et mettez les vous-même dans la machine à laver.

Epidémiologie leptospirose en Guadeloupe (2012-2019)

Bilan de situation épidémiologique des cas biologiques de leptospirose, 2012-2019, Guadeloupe, Saint-Martin, Saint-Barthélemy.

 En 2018, le bilan des données de surveillance n’indique pas de recrudescence saisonnière plus importante que les années précédentes (n=72 contre 68 cas en 2017 et 75 cas en moyenne par an sur la période 2012-2016 ) (Figure 1).  Les cas surviennent tout au long de l’année, mais la majorité est identifiée d’août à décembre, période qui correspond globalement à la saison des pluies aux Antilles. La répartition mensuelle des cas indique un pic en novembre 2018, avec un nombre de cas plus important (n=25) par rapport à l’année précédente (n=16) et aux moyennes observées entre 2012-2016 (n=12).

Depuis janvier 2019, l’analyse globale des données de surveillance épidémiologique ne montre pas de survenue inhabituelle des cas de leptospirose sur nos territoires comparée à la même période des années précédentes. A noter néanmoins une légère hausse de cas observée au cours du mois de janvier 2019 (n=8 cas contre 6 cas et 5 cas en 2018 et 2017 respectivement). Ce nombre de cas reste toutefois inférieur à ceux déjà observés en 2014 (n=13) et en 2012 (n=10) pour la même période.

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Figure 1. Répartition mensuelle des cas de leptospirose (confirmés et probables) rapportés au dispositif de surveillance, 2012-2019, données reçues et traitées par l’ARS Guadeloupe Saint-Martin Saint-Barthélemy, exploitation santé publique France en région Antilles, données provisoires en 2019

Rappel de la maladie (signes cliniques, épidémiologie, principaux facteurs de risques) La leptospirose est causée par une bactérie appartenant à la famille des Leptospires (plus de 300 sérovars pathogènes rassemblés en 24 sérogroupes), avec un sérogroupe identifiée de façon prédominante aux Antilles, Icterohaemorragiae. Les leptospires se maintiennent assez facilement dans le milieu extérieur (eau douce, sols boueux).

 La contamination humaine se fait :
· soit directement par contact direct de la peau (en particulier si elle est lésée) ou des muqueuses avec des urines ou des tissus d’animaux infectés (rongeur et insectivore, chien, bovin, porc, animaux de compagnie, etc…);
·  soit indirectement par l’intermédiaire du milieu extérieur pouvant être contaminé par l’urine d’animaux infectés

La leptospirose débute après une incubation de 5 à 20 jours par l’apparition brutale d’une fièvre élevée (en général >39°C), accompagnée de douleurs musculaires, articulaires, abdominales et de forts maux de tête. La maladie peut s’aggraver 4 à 5 jours après les premiers signes et s’étendre au foie (ictère), aux reins, aux poumons, et aux méninges.

 Le diagnostic de leptospirose repose sur la conjonction d’arguments cliniques, biologiques et épidémiologiques. Le polymorphisme clinique peut conduire à un retard thérapeutique délétère par confusion avec des diagnostics différentiels tels que le virus de la grippe ou le virus de la dengue.

 Depuis le début d’année 2019, comme les années précédentes, les investigations menées par l’ARS n’ont pas mis en évidence de source commune d’exposition qui serait à l’origine de cas groupés. Les expositions à risque identifiées lors des enquêtes menées autour des cas sont principalement liées aux activités agricoles, d’élevage ou de jardinage. Des risques liés aux activités pédestres ou activités de loisirs (baignade) ont également été documentées.

 Source : ARS Guadeloupe