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Sentinelles971

Le blog d'information des Médecins Généralistes de Guadeloupe

HAD en Guadeloupe.

L’hospitalisation à domicile (HAD) est une hospitalisation à part entière qui permet d’assurer, au domicile du malade, des soins médicaux et paramédicaux continus et coordonnés associant professionnels médicaux, paramédicaux et sociaux. Elle peut concerner des patients de tous âges, atteints de pathologies graves aiguës ou chroniques, souvent multiples, évolutives et/ou instables qui, en l’absence de prise en charge en HAD, seraient hospitalisés.
ETAT DES LIEUX: à partir des fiches éditées par la fédération nationale des établissements d’HAD:
L’HAD historique et financement.
Les établissements d’HAD: part du privé et du public, activité en fonction des départements.
En France entière l’offre est répartie pour moitié entre structures publiques et privées.
En Guadeloupe  on compte des établissements publics (CHUPPA, CGRaizet, Hôpital local de Capesterre, CH Beauperthuy), privés (Clinique de Choisy, Nouvelles Eaux Marines, Nord Basse-Terre, Centre Médico-social), et mixte (CGS de Marie Galante).
carte HAD
Carte établie en 2014 par le Dr HUYNH Bao, médecin coordonnateur HAD (clinique de Choisy).
Les pathologies, les soins, et les principes d’admission:
En Guadeloupe (chiffres de 2013):
– la patientèle est constituée de 45 % d’hommes et 55% de femmes (versus 38% et 62% pour la France entière), et 64 % des patients ont plus de 70 ans (versus 35% en France entière où une grande part de l’activité est liée a la prise en charge anté et post-partum).
– 1 103 patients ont été pris en charge, principalement pour « Soins de nursing lourds » et « Soins Palliatifs », avec une durée moyenne de séjour de 51.6 jours (versus 22 pour la France entière).
Les motifs prévus par le cadre législatif pour une HAD sont notamment les  soins palliatifs, nursing lourds, traitements intra-veineux lourds, pansements complexes (escarres, ulcères, brûlures…), nutritions entérale et parentérale, assistance respiratoire, suites de chirurgie.
En fonction de la zone géographique du patient, le médecin (hospitalier ou libéral) fait une demande de prise en charge (via le logiciel TRAJECTOIRE pour les hospitaliers, soit via un modèle propre à chaque HAD) auprès d’un établissement d’HAD.
L’admission et la prise en charge par l’équipe pluridisciplinaire (médecin coordonnateur, IDE, aide-soignante, kiné, diététicienne, psychologue, assistance sociale…), ne se fait que si:
– accord écrit du patient (et/ou ses aidants)
 accord écrit du médecin traitant, qui participe à l’élaboration du protocole de soins piloté par le médecin coordonnateur, mais est sensé être au centre du dispositif, et assurer le suivi par ses visites.
 accord du médecin coordonnateur, après évaluation médicale, paramédicale, sociale, logistique, administrative et financière.Celui-ci est référent au niveau de l’établissement, et le garant de la bonne exécution du protocole de soins, mais il n’est pas sensé prescrire, ou se substituer au médecin traitant (sauf en cas d’urgence).
La Charte de l’HAD, avec ses 10 labels de qualité, et son obligation de permanence et continuité des soins, 24h/24, 7j/7.

A NOTER:
– Il n’existe pas de modèle économique, ni fonctionnel commun pour les tous les établissements HAD, bien s’enquérir du fonctionnement interne lors d’une demande de prise en charge en HAD
– Chaque HAD a son modèle de demande d’admission, à se procurer par demande à l’adresse mail de l’HAD concernée.
– Les HAD publiques prennent en général à leur charge les couches, alèses…
Le forfait rémunérant est un «tarif tout compris», ou GHT (Groupe Homogène de Tarif) visant à couvrir l’ensemble des moyens mobilisés (humains, matériels, techniques…) pour assurer la prise en charge globale du patient.
– Les honoraires de visite du médecin traitant, restent à la charge du patient lors d’une HAD en établissement privé (en pratique faire des FSE ou flux dégradés pour ces patients en ALD). Dans le cas des HAD publiques, c’est l’établissement public qui règle les honoraires du médecin traitant (dotation prévue à cet effet, mais en pratique je n’ai pas d’expérience car j’ignorais jusqu’à hier ce point).

Article relu et corrigé par le Dr HUYNH Bao, médecin coordonnateur HAD (clinique de Choisy), et Mme VIGON, Service Gestion du Risque Maladie, Direction de l’Assurance Maladie, CGSS de Guadeloupe.

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